Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali (APCAM)

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Sanoussi Bouya SYLLA 

PDG ASSEMBLEE PERMANENTE DES CHAMBRES D’AGRICULTURE DU MALI

Quel avenir pour l’agriculture du Mali ?

L’agriculture a pour objectif premier, pour un pays, de nourrir sa population et d’assurer l’auto-suffisance alimentaire. Nous sommes un pays sahélien enclavé et soumis à de fortes contraintes climatiques qui vont aller croissantes. L’agriculture représente 41% de notre P.I.B et emploie 80% de notre population laborieuse. Elle est absolument stratégique pour le Mali et doit être avec l’éducation de notre jeunesse les deux priorités de nos responsables politiques, dans un contexte sécurisé.

La pauvreté touche plus de la moitié de la population. Le secteur agricole s’est fortement développé sous l’effet de politiques qui ont eu un impact positif sur la production céréalière, en particulier sur la production rizicole qui a considérablement augmenté. L’élevage est également une composante importante du secteur agricole. La production nationale permet globalement de faire face aux besoins céréaliers du pays, mais la forte sensibilité de l’agriculture aux variations des précipitations rend le recours à l’aide alimentaire d’urgence indispensable certaines années. Les disponibilités énergétiques alimentaires couvrent les besoins de la population. La sous-alimentation touche environ 10% de la population, proportion en légère baisse sur la dernière décennie. Si la sécurité alimentaire s’améliore, les ménages restent cependant très vulnérables et l’insécurité alimentaire chronique persiste.

Le Mali est embourbé dans un cercle vicieux où les facteurs de vulnérabilité et d’instabilité se renforcent mutuellement, ce qui en fait l’un des pays du monde où l’insécurité alimentaire est la plus forte. Environ 25 % des foyers subissent une insécurité alimentaire modérée à grave (Rapport 2019 du P.A.M.).

Le régime alimentaire est essentiellement basé sur les céréales (mil, riz, sorgho, maïs). A ces aliments de base s’ajoutent des produits laitiers, et dans une moindre mesure, des légumineuses (niébé), des racines et tubercules (patates douces, ignames, manioc) et des fruits et légumes. Le régime alimentaire reste très peu diversifié et pauvre en micronutriments essentiels. Les céréales représentent plus des deux-tiers des disponibilités énergétiques alimentaires. La part des céréales traditionnelles (mil, sorgho) dans les disponibilités en céréales diminue au profit de celle du riz et du maïs. En milieu urbain, les modèles de consommation alimentaire changent et le riz occupe une place prépondérante. Dans ce qui précède nous reprenons essentiellement les propos de la F.A.O lors de leur établissement du profil nutritionnel de notre pays.

La plupart des régions où l’insécurité alimentaire est forte sont touchées par le conflit, comme Kidal (29 %), Mopti (28 %), Gao (47 %) et Tombouctou (30 %). L’enquête réalisée en 2018 auprès de la population a déterminé que la préoccupation principale de 92 % des Maliens reste de nourrir leur famille, et que les gens pensent que le gouvernement doit faire de la sécurité alimentaire une priorité. Nos données comme celles du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA),montrent que les mauvaises récoltes de 2017, dues à des pluies insuffisantes et mal réparties en raison du dérèglement climatique, ont plongé plus de 4,3 millions de Maliens dans l’insécurité alimentaire. Dans la région de Ségou, la malnutrition aiguë a augmenté de manière drastique, touchant 11,2 % de la population cette année, contre 8,9 % en 2017.

L’instabilité climatique n’explique pas tout, la guerre les conflits intercommunautaires rongent notre quotidien et déséquilibrent également notre activité agricole. L’agriculture doit être un instrument de paix et de pacification communautaire. Elle appelle à réhabiliter et enrichir les ressources naturelles pour augmenter leur disponibilité et leur productivité et de permettre de réduire la concurrence et les litiges. Les contributions les plus notables à la paix grâce à la gestion des ressources naturelles exigent la création d’un système de propriété clair, des mécanismes pour trancher les litiges et la promotion de l’équité concernant les avantages.

Quelles sont nos priorités ?

Le décret N°07-231/P-RM du 18 juillet 2007, fixant le cadre institutionnel de gestion de la sécurité alimentaire a établi les deux dimensions de la sécurité alimentaire. Attelons nous à la tâche et mettons les en oeuvre. Nourrir notre pays donnera du travail à nos agriculteurs et à toute la population laborieuse qui les assiste. Avec une telle tâche 80% de notre population retrouvera toute sa fierté d’être malien. Si le gouvernement améliore à la fois la fourniture des services sociaux de base, sa responsabilité et sa réactivité, alors le lien entre le citoyen et l’État se resserrera, l’État signalant sa disposition et sa capacité à répondre aux besoins de la population.

Ensemble ! Construisons et développons l’agriculture du Mali.

Dans le court terme la culture de rente n’est pas forcément la solution unique, car elle touche une minorité du monde agricole. Comment dynamiser l’agriculture de subsistance et la conduire à la production de surplus.

Des projets stratégiques axés sur : les techniques d’exploitation du sol, la récupération des eaux de pluie, l’irrigation des cultures, la petite mécanisation du secteur agricole, les filières de l’élevage ont montré leur pertinence.

Nos Réalisations

Communiqué

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