Au Mali, les sous -secteurs de l’élevage et de la pêche y compris l’aquaculture, constituent un maillot clé de l’économie national. Ils sont pratiqués par plus de 85 % de la population. Le cheptel national est estimé à plus de 15 millions de bovins, 32 millions de petits ruminants, 37 millions de volailles. La production halieutique du Mali s’élève à 180 000 tonnes par an y compris l’aquaculture dont la production est en plein essor économique ces dernières années. En matière de création de richesse et d’exportations nationales, l’élevage arrive en troisième position après l’or et le coton. Les sous-secteurs de l’élevage et de la pêche sont, la source de revenu d’environ 30 % de la population et contribue à environ 19 % du PIB national. Trois principaux systèmes d’élevage sont pratiqués au Mali dont l’élevage pastoral caractérisé par la mobilité des animaux, l’élevage sédentaire traditionnel notamment pour la production laitière, et les systèmes améliorés d’élevage de ruminants et de volaille pour la production de viande, de produits laitiers et des œufs. Aussi, le Mali possède d’importantes ressources en eau propices à la pêche et à l’aquaculture. L’apiculture, la cuniculture et l’élevage des porcins sont également bien pratiqués et constituent d’importantes sources de revenus dans certaines localités du pays. En somme, l’élevage au Mali dispose du potentiel nécessaire pour contribuer de manière significative à la croissance économique, qui devrait aider à réduire l’insécurité alimentaire, la malnutrition et le problème de création d’emplois.
Cependant, le financement public annuel consacré au secteur représente à peine 10 % des dépenses agricoles et moins de 2 % du budget de l’État. Le développement du sous-secteur de l’élevage est, et demeure entravé par de nombreuses contraintes à différents niveaux. Il s’agit de contraintes institutionnelles, législatives et réglementaires, notamment l’absence de moyens et de capacités d’intervention des services publics, l’inadéquation et/ou le non-respect de la législation, l’insuffisance des bases de données et la déficience des systèmes de planification, de collecte d’informations et de suivi-évaluation. Les intrants zootechniques sont peu utilisés, la diffusion et l’adoption limitées des cultures fourragères, le volume restreint et la production non réglementée d’aliments pour le bétail, la volaille et les poissons, le coût élevé des intrants aquacoles. Les informations techniques et économiques sur les nouveaux systèmes d’intensification de l’élevage sont limitées, le potentiel génétique des races d’animaux n’est pas correctement exploité et les services d’insémination artificielle sont peu développés. L’utilisation d’équipements de production, de transformation et de commercialisation anciens et obsolètes et la faible valorisation de certains produits dérivés de l’élevage, comme les cuirs et les peaux. Les maladies animales sont persistantes, les services vétérinaires publics et privés sont peu développés et difficilement accessibles dans certaines localités. Le secteur bancaire rechigne à financer des opérateurs privés de ces sous-secteurs. Dans l’ensemble, les sous-secteurs de l’élevage et de la pêche souffrent d’une inadéquation du financement des investissements et de l’appui opérationnel, comme le montrent l’absence d’infrastructure industrielle à grande échelle. Le système national de prévention et de gestion des crises climatiques, sanitaires et commerciales dans le sous- secteur de l’élevage est peu développé ou mal adapté aux conditions locales. Les opérateurs du sous-secteur de l’élevage sont mal organisés, les organisations de producteurs et les coopératives sont peu structurées ou souffrent de problèmes d’organisation économique.
Pour faire face à ces contraintes, et améliorer d’avantage la contribution des sous-secteurs de l’élevage et de la pêche dans l’économie nationale, le Gouvernement du Mali, avec l’assistance technique et financière de la Banque mondiale a mis en place le Projet d’Appui au Développement de l’Elevage au Mali (PADEL-M).
Le PADEL-M est un projet financé par la Banque mondiale. Il a été préparé au cours de l’année 2017 et approuvé par le Conseil d’Administration de la Banque mondiale en février 2018. La mise en vigueur du PADEL-M a été déclarée en août 2018 pour une période de six ans (2019-2024).